Jamais nous n'avions d'envies
Les sentiments à jamais bannis
Jamais ces corps criblés de plaies
Ne blâmaient la douleur qu'ils ressentaient.
Parfois était poussé un cri
C'est l'écho d'un homme meurtri
Ils ont fait disparaître notre conscience
Ils feront bannir notre existence
Nous sommes des étrangers au paysage
Même si nous pouvions qu'y faire naufrage
Puis, des étrangers à la vie
Sous ces cordes suspendues et sous la pluie.
Le travail rythmait nos heures
Et tombaient tout les quart d'heure
Des hommes que leurs jambes ne tenaient plus
Des hommes dont les corps étaient abattus.
La neige faisait partie du paysage
Mais c'était nos mollets qu'elle saccage
Quand le soleil se cachait derrière les nuages
Nos capes rayées étaient notre seul chauffage.
Ces épaisseurs blanches dans le paysage
Nous donnaient l'impression d'être sur un nuage
Et nous faisaient partir en voyage
Notre seul moyen de fuir l'esclavage.
Ils ont tué nos vies
Ils ont tués la vie
C'est la mort qui domine les esprits
De nous, hommes qui sont esclaves des nazis
La souffrance qui arrachait nos coeurs
Et la mort gravée dans les moeurs
De ces hommes qui tuent avec passion
Là-bas dans les camps de concentration.
Hélène Robillard