Nous sommes arrivés au camp en silence. Je n'avais jamais imaginé un camp de cette manière. Le Struthof était entouré de deux rangées de barbelés. Le paysage, les collines et les prés étaient magnifiques autour de ce camp.
Nous avons commencé par visiter le musée. J'ai trouvé beaucoup de photos choquantes telles des hommes pendus, des hommes entassés dans une paillasse pour trois et les Nazis qui fusillaient ces pauvres innocents. Les dessins étaient très bien faits et très bien reproduits. La photo qui m'a le plus marquée était celle d'hommes morts d'une maigreur incroyable entassés les uns sur les autres comme un tas de vieux objets qui allaient être jetés dans une déchetterie. C'est à ce moment là que j'ai enfin réalisé que les conditions de vie étaient vraiment intenables et inadmissibles pour ces êtres humains.
Quand j'ai vu le four crématoire dans un autre bâtiment, je suis restée vraiment pétrifiée. Je suis restée longtemps regarder cette abominable chose. Je m'imaginais, en regardant l'entrée et la sortie du four, comment les gens étaient brulés morts ou vifs. Comment peut-on, ne serait-ce que penser, brûler des innocents ainsi tel de la pâte à pain brûlant dans un four ? Quel genre d'homme faut-il être pour commettre pareil crime ?
La fausse infirmerie m'a laissé une impression encore plus forte que celle du four. Me dire que des gens servaient de cobaye pour réaliser des expériences, qu'ils se faisaient torturer, même tuer, de cette manière me donne la nausée. Lorsque j'ai vu la table de torture blanche fissurée je me suis imaginé tout cela. Sans anesthésie, comme çà, vivants. La douleur, l'angoisse, la peur, la haine, la mort …
Les chambres à gaz étaient la pire chose qu'on puisse imaginer. Lorsque je suis rentrée, l'atmosphère était très pesante, glauque et sinistre; j'avais l'impression d'étouffer. Quand j'ai vu les soi-disant douches, les bacs dans lesquels ils étaient conservés, je hurlais à l'intérieur de moi-même en disant : "Pourquoi cette période a-t-elle existé ? Quel horrible et monstrueux personnage faut-il être pour ordonner cela ?!" Le pire était quand j'ai vu des comportements inadmissibles et intolérables d'élèves se prendre en photo devant les douches à gaz. Cela a glacé et mis en colère la plupart des gens de notre classe.
Je pense que ce camp est un souvenir qui doit rester gravé à jamais dans nos mémoires. Et le 27 avril 2010 restera un jour important pour moi. Si cela pouvait être possible, TOUS les adolescents devraient aller visiter un camp de concentration. Il n'y a que là ou l'on peut se rendre vraiment compte des atrocités et monstruosités qu'exerçaient les Nazis sur " les races dites impures". Nous avons le devoir de ne pas oublier cela et notre génération a le devoir de faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais !
Maëva GUERIN